La société de consommation dans laquelle nous vivons, qui est le fruit de notre modèle économique basée sur la croissance, est en train de détruire la planète (surextraction de ressources, destruction de la nature et de la biodiversité, dérèglements climatique, inégalités sociales, etc.). Pour maintenir une planète vivable, il faut changer au plus vite ce système pour se tourner vers un modèle de société soutenable et juste.
Notre société de consommation consomme énormément de ressources…
Comme l’indique la notion de jour du dépassement, qui intervient de plus en plus tôt chaque année, nous exploitons plus de ressources que ce que la planète peut nous fournir (voir l’article En 2017, le jour du dépassement intervient le 2 août). Cela n’est pas soutenable.
Afin de subvenir à nos besoins (qui ne sont pas vitaux pour la plupart mais qui découlent d’un besoin artificiel provoqué par l’offre et la publicité), en termes d’énergie, d’équipements, d’alimentation, de vêtements, de logement, de transport ou encore de divertissement, nous utilisons des ressources que nous extrayons de la nature comme si celles-ci étaient illimitées. Qui plus est, nous polluons lorsque nous extrayons ces ressources, nous polluons lorsque nous consommons ces ressources, et nous polluons lorsque nous jetons les produits pour passer à d’autres.
Ces ressources sont extraites de pays généralement dit « sous-développés », et alimentent notre société de (sur)consommation qui enrichit une minorité de personnes. Ces derniers ne se soucient pas des conditions écologiques et sociales dans lesquelles se trouvent les pays pillés, ni de la destruction de la planète qu’ils engendrent.
Et ne se préoccupe pas des impacts qui en découlent!
Notre modèle économique propose de fournir des produits au plus bas coût économique possible. Mais les coût environnementaux, sanitaires et sociaux ne sont pas compris dans le prix des produits ! Autrement dit, quand nous achetons un produit, il a pollué à la fabrication, il a exploité des gens à l’autre bout du monde, ses composants viennent des quatre coins de la planète, il pollue encore lors de sa fin de vie… mais cela ne se répercute pas sur notre porte-feuille ! En gros : c’est la planète qui paye ! Ce modèle ne prend en compte que l’aspect économique et le bénéfice. Les aspects de solidarité, de partage, de respect de la planète ne sont pas pris en compte.
Un exemple : afin de fournir de l’électricité la moins cher et la plus rentable possible, EDF la produit par le biais de centrales nucléaires, à partir d’uranium qui a été extrait au Niger notamment, laissant les villages voisins complètement pollués par les déchets de l’activité. Les travailleurs dans les mines ont des séquelles à vie de leurs conditions de travail, le peuple ne s’enrichit pas sur cette ressource qu’il possède (mis à part quelques dirigeants), les pays deviennent instables tant les ressources qu’ils possèdent sont rares et économiquement rentables, les cours d’eau sont pollués, la faune et la flore qui vivent dans la zone sont impactées. L’uranium extrait est transporté jusqu’en France, où il est consommé, des déchets radioactifs dangereux et non gérables durablement sont enfouies… Mais EDF peut fournir son électricité à l’ensemble des français et s’enrichir (et a le culot de nous la vendre comme une énergie propre…).
On pourrait faire une démonstration semblable pour un yaourt, une voiture, un ordinateur ou un tee-shirt (voir à ce sujet L’empreinte cachée des smartphone – Étude de France Nature Environnement).
Par ailleurs, ce modèle basée sur le travail, l’extraction, l’exploitation, la production et la compétition engendre une urbanisation toujours plus rapide, caractérisée par la construction de villes et de routes qui s’accélèrent. Or le béton est fabriqué à partir de sable, dont l’exploitation entraîne l’érosion des littoraux et la destruction des milieux naturels associés. Le sable n’étant pas une ressource infinie, des « business » se forment : c’est la « guerre du sable ». Les routes quant à elles, détruisent les milieux naturels, et sont un moyen d’accès pour l’homme à toujours plus d’espaces naturels, et donc à leur destruction. [Vous êtes-vous déjà demandé si on avait réellement besoin de construire de nouveaux bâtiments, de nouvelles routes, de nouveaux aéroports, de nouveaux téléphones portables, de nouvelles voitures, etc. ?]
Les déchets, eux, sont de plus en plus nombreux et toxiques (notamment avec l’électronique), et finissent dans les océans, dans nos sols, ou dans notre atmosphère. Bien souvent de manière illégale. Ces rejets polluent la planète, détruisent le vivant, accentuent les inégalités.
Les conséquences de ce modèle sont catastrophiques pour la planète
Parmi les conséquences de ce système de consommation (à retrouver plus en détail dans l’article « La démesure, l’ignorance systémique, et la destruction du monde naturel » – Article de Nicolas Casaux), nous retrouvons :
- La surexploitation des ressources.
- La déforestation.
- L’empoisonnement de l’air, des eaux, des sols.
- La destruction des sols arables.
- La sixième extinction de masse des espèces non-humaines.
- L’acidification des océans.
- Le dérèglement climatique.
- La perturbation de la pollinisation et l’effondrement global des populations d’insectes.
- Le changement imprévisible de la saisonnalité.
- La fragmentation des habitats naturels.
- La baisse de rendement de l’agriculture.
- La pénurie de métaux à venir.
- Les ravages environnementaux dus à l’exploitation des ressources.
- L’impact des opérations de dragage (extraction des matériaux situés sur le fond d’un plan d’eau).
- Etc.
La crise globale nécessite le changement de notre société de consommation : il est temps d’agir !
On comprend bien en lisant l’énumération des conséquences de ce modèle, qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème d’énergie, ou de climat, comme on pourrait le croire en suivant les infos. Il s’agit en fait d’une crise plus globale, qui recouvre également les aspects écologiques et sociaux.
En effet, même si on trouvait une énergie complètement propre pour alimenter nos usines, nos modes de transport, nos villes, cela ne résoudrait pas la pénurie de métaux à venir, ni la fragmentation des habitats naturels par la construction de route, ni la déforestation, ni la sixième extinction des espèces non-humaines (qui va mener à l’extinction de l’espèce humaine), ni encore la pollution causée par les déchets, ou les tensions géopolitiques qui découlent du manque de ressources à venir.
D’autre part, on parle souvent de crise climatique, due aux activités humaines, mais ce dérèglement climatique n’est qu’une des conséquences de nos activités, parmi toutes celles qui engendrent la crise globale. Cette dernière sera effectivement amplifiée par le changement climatique, qui lui amplifiera cette crise globale (tensions sociales et géopolitiques, perte accentuée de la biodiversité, ressource en eau…). Autrement dit, même si le climat ne se déréglait pas, les autres facteurs de la crise demeureraient. Nous ne pourrons pas sortir de cette crise globale sans changer de système !
En conclusion, il serait temps de prendre conscience des conséquences de notre société de consommation. Nous devons nous battre pour mettre en place un système alternatif, plus juste, plus décroissant, plus écologique. Cela est nécessaire et il faut passer à l’action : cela nous permettrait à la fois de limiter les dégâts que nous causons à notre planète et au vivant, et d’anticiper les bouleversements à venir (on parle d’effondrement de notre civilisation) !
* Il est cruciale désormais de s’intéresser à la solution : la permaculture.